Hier, en pensant à Véra, j'ai non sans satisfaction ressenti une grande tendresse pour elle et ses malheurs répétés.
Attention : je ne suis pas aveugle sur la méchanceté dont elle a toujours fait preuve envers moi, mais tout d'un coup j'ai pu percevoir en moi-même sa tristesse et sa vison négative d'elle-même, et du fait, j'ai compris qu'elle me voit toujours comme super forte par rapport à elle.
Il est facile de la comprendre intellectuellement ; mais ressentir sincèrement sa détresse, je n'y parviens que rarement. Mise en sa présence, c'est surtout son agressivité et ses paroles insultantes ou lourdes de sens qui me frappent. Et ensuite, c'est surtout de cela dont je me souviens.
Quand il s'agit d'une personne extérieure, qui est agressive, c'est plus facile. Il faut dire que ça m'est peu arrivé !!! Mais parfois j'ai eu des mots avec des élèves. Ou avec des parents. La plupart du temps, je me rends compte qu'ils étaient malheureux, ennuyés de la situation, incapable d'y faire face, et que ça els rendait nerveux. ça ne me facilitait pas la tâche forcément, le dialogue était compliqué, mais moi je sentais bien que je n'étais pas concernée, ou que je n'étais concernée qu'accessoirement.
En gestion de groupe, on nous demande d'être conscient que l'agressivité des gens n'est pas toujours, voire rarement, personnelle. La personne, malheureuse, déstabilisée, négative sur elle même, est agressive contre elle en fait ; mais elle prend un bouc émissaire.
ça ne signifie pas qu'il faille ne pas se soucier de cette agressivité ; si une personne vous prend comme bouc émissaire et braque sur vous un pistolet, il faut songer à sa propre sécurité. Il en va ainsi avec Véra : quand elle est blessante par ses mots, elle EST blessante ; mais je dois songer à resituer dans le cadre de sa détestation d'elle même cette agressivité, et la dépersonnaliser au maximum. Soit : ne pas me sentir concernée et immédiatement blessée. Pas facile car Véra, très sensible, très perceptive, sait où frapper pour faire mal. Mais tout de même. Je dois y songer, et me renforcer.
Hier, j'ai donc perçu sa détresse non pas intellectuellement, mais plus intimement. J'en suis contente. ça va m'aider dans mes rapports avec elle.
dimanche 3 mai 2009
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